Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le bruit et la fureur.
14 février 2009

Des heures...

Elle tourne sur elle-même, au bout de mon bras ; elle glisse sur les pavés, s'accroche à ma taille, me serre dans ses bras, s'éloigne. J'attrape ses mains, elle tourne encore ; s'arrête. Ses yeux s'accrochent aux miens ; nos doigts ne se lâchent plus, un instant ; le silence, le sourire, et un nouveau tour sur elle-même, dérapant encore sur les pavés mouillés.

Elle est belle ; les cheveux blonds, les yeux, gris, vert, orange ; je m'accroche à son sourire. Elle est ivre, son copain s'égare, fatigué. Et danse une fille, dans les bras d'un garçon. La nuit, touche à sa fin ; le soleil est encore loin, bien que tout le monde parle déjà du matin. Elle s'éloigne, finalement ; sans espoir.

J'étais parti sans volonté, sans envie ; la soirée s'est avérée magique. Avec ces détails qui créent le manque. On se perd, on s'égare, on continue, finalement ; on se glisse avec P. dans un jardin d'enfants, fermé. Je m'allonge sur le banc d'un cabane en bois pour enfants ; les jeux sont décevants, j'ouvre une bouteille lorsqu'il part, je m'assoie, et attends.

J'ai disparu une nouvelle fois, laissant S. allongée sur le canapé. Elle dormait ; je ne l'ai même pas embrassée lorsqu'elle est arrivée. Peut-être cette mauvaise humeur du début, peut-être juste le goût de fin sur ces lèvres que je regarde sans volonté.

C'est la deuxième fois, en trop peu de temps que ce vide me pénètre, qu'il détruit mes rêves, vains désirs d'une nuit.

Verre après verre, nous parlons, d'avenir, d'un monde en fuite, de ce qui lui échappe, de ce qui m'a blasé, et du passé ; dans le jour qui se lève, je suis ailleurs, aux heures passées, tellement loin déjà, à son sourire qui s'efface dans ma mémoire. Le sol est bleu, de ce bleu de Berlin, d'une nuit à revendre les verres vides.

Je rentre les yeux comme la nuit. M'allonge, et dors pour la première fois depuis des jours.

Publicité
Commentaires
Publicité