Zazie dans le métro.

Elle avait des cheveux clairs, attachés, des yeux, soulignés de noirs, des lèvres, claires aussi, joliment dessinées ; rien ne ressortait spécialement, qu'une beauté globale, parfaite, inaliénable. Elle a sorti des feuilles, un cours, qu'elle lisait par moment, sans paraitre y croire vraiment. Elle le lisait, et je la regardais, entre les lignes, avec cette passion qu'on a que pour les inconnues.

J'ai pris le temps de penser aux mille choses que j'aurais pu lui dire ; si j'avais pu, osé, lui dire une phrase, une seule, que j'aurais voulu parfaite. J'ai laissé glisser sur mes lèvres un au revoir, lorsqu'elle ne regardait pas. Elle a levé les yeux, sourit ; sans raison. Je suis descendu.

J'ai envie de croire aux annonces, comme dans les journées, vous savez, jeune fille dans le tram, croisée entre Duchesse Anne et Pin Sec, haut vert, cheveux blond, khôl et sourire. Au final, on se fait à tout, on se lasse de tout, on passe à côté des gens, sans les toucher, sans se laisser toucher ; et on disparait.

Comments

[J/Q]

C'est gentil..

[Guyl'.]

Je trouve cette note et celle d'avant tout simplement magnifiques.